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NEUVIÈME SIÈCLE


NEUVIÈME SIÈCLE.



Malgré la puissance, la prospérité apparente du nouvel Empire d’Occident, on pouvait déjà pressentir sa ruine. La vaste étendue des royaumes conquis rendait bien difficile l’exercice effectif de la souveraineté et Karl-le-Grand avait jugé nécessaire de partager sa succession. Son Empire, formé de trois éléments principaux, souvent hostiles, peuples d’origine franke, populations gallo-romaines et nation lombarde, se prêtait à ce partage entre ses trois fils. Cette disposition fut donc approuvée et arrêtée dans le champ de mai de Thionville (806). Deux de ses fils, déjà pourvus, Louis, roi d’Aquitaine, et Peppin, roi d’Italie, obtinrent un accroissement de territoire. L’aîné Karl, fut déclaré héritier de l’Austrasie et de la Neustrie, c’est-à-dire du royaume des Franks et de la dignité impériale.

Dans le Nord, comme dans le Midi, les traités n’étaient jamais que des trêves, et la paix générale de Saltz (803) ne fut qu’un armistice. Beaucoup de Saxons, réfugiés dans le Jutland, dans les îles Kimriques et dans la péninsule scandinave, reparurent en armes sous le nom de Danois ou de Northmans. D’un autre côté, les Tchèques ou Bohémiens, devenus limitrophes de l’Empire, commirent de telles déprédations sur les frontières saxonnes qu’il fallut les attaquer vigoureusement. Le prince Karl remporta sur eux une victoire où leur duc Lekho perdit la vie. Le chef des Wilzes ou des Sorabes, Milidokh,