de Wurzbourg, Burkard, et Fulrad, abbé de Saint-Denys, pour obtenir l’assentiment du pape. Zacharie répondit dans un esprit de sage politique « qu’il était préférable que celui-là fût roi qui avait entre les mains le pouvoir suprême. » Assuré de l’appui des grands et du clergé, Peppin proposa la déposition de Hildérik III, dans un champ de mai tenu à Soissons en 752. Le dernier des Mérovingiens et son fils Thierry, dépouillés de la longue chevelure qu’on regardait comme l’insigne de la royauté, finirent dans le cloître leur obscure existence, le premier à Saint-Bertin de Sithieu, l’autre à Saint-Vandrille de Fontenelle. Peppin, proclamé roi par la nation, rétablit l’usage du sacre pour donner un caractère religieux à son élection. L’archevêque de Mayence, Boniface, l’oignit de l’huile sainte une première fois, et, deux ans plus tard, le pape Étienne, amené en Gaule, le sacra de sa propre main, ainsi que ses deux fils, en prononçant l’excommunication majeure contre quiconque proposerait d’élire un roi frank issu d’une autre race. Peppin recueillait ainsi le fruit de l’alliance de sa famille avec les évêques de Rome. Les suffrages du champ de mai constituèrent aux yeux des Franks un titre irréfragable, et la consécration du pontife romain suffit, aux yeux des Gaulois, à légitimer l’usurpateur.
Les Saxons révoltés obligèrent Peppin à repasser le Rhin en 753. Il les poursuivit jusque sur le Weser et leur imposa la prédication de l’Évangile, outre un tribut annuel de trois cents chevaux. À son retour, il dut entreprendre une expédition contre les Bretons d’Armorique qui ne cessaient de piller et de dévaster les frontières. Il reprit Nantes, Rennes, Dol, Saint-Malo, Vannes, et rétablit son autorité sur les Mac-Tiernes, ou fils des Princes, dont l’ambition entretenait dans le pays une anarchie continuelle.
En possession de l’exarchat, les Lombards, de leur côté, prétendaient imposer à Rome leur suzeraineté. En 754, leur roi Astolphe, s’étant emparé de Cecano, alla camper sous les murs de la Ville Éternelle, et réclamer l’obéissance due au maître de Ravenne. Le pape Étienne,