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thodes expérimentales, qui observe, note et conclut ; et une autre science qu’aucun adjectif ne peut qualifier, mais que son objet et son dessein caractérisent assez, qui se préoccupe moins des faits que des doctrines, ou plutôt qui se sert des faits constatés ou supposés pour établir ses propres doctrines et pour combattre celles qui ne sont pas de son goût. — De là aussi et conséquemment, pour l’apologie, deux attitudes différentes, nous dirions presque deux attitudes opposés.

La science positive est respectable, comme tout ce qui est positif, et doit être respectée. Nous sommes là sur le terrain le plus solide qu’on puisse imaginer, sur le terrain de la certitude sensible et visible. Les faits découverts ou démontrés démontrent l’excellence des principes et des méthodes et inspirent pour la science le respect le plus complet. Quand, par exemple, nous, profanes, nous voyons une éclipse ou la conjonction de deux astres se produire à la minute, à la seconde, indiquée plusieurs mois à l’avance, nous sommes bien obligés de croire que les calculs des astronomes sont absolument exacts, quoique nous ne soyons pas capables de les vérifier. Et en vérité, c’est une obligation qui nous pèse bien peu, que celle de donner notre assentiment à toutes les conquêtes de la science. Nous admirons l’intelligence humaine qui a pu découvrir et saisir les lois des êtres et des choses ; nous adorons l’intelligence divine qui les a établies et ordonnées. Le scepticisme en de telles matières serait du dernier ridicule et l’hostilité une folie. Nous nous souvenons d’avoir lu dans le temps une brochure d’un soi-disant apologiste anglais, vivant au siècle présent, qui s’efforçait de combattre le système de Copernic sous prétexte qu’il était contradictoire avec certaines de ses vues apoca-