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effet elle a toujours duré ; qu’enfin est venu Jésus-Christ dans toutes les circonstances prédites. Cela est admirable (XVIII. 18). »

Du symbole et de la prophétie, Pascal nous fait ensuite passer à l’accomplissement et à la réalité. Nous avons vu la religion chrétienne apparaître, dès les âges les plus reculés, dans la figure, puis se dégager de la figure et passer dans la prophétie ; elle se dégage enfin de la prophétie et passe dans la réalité historique. Tous les voiles qui l’avaient enveloppée se déchirent et elle apparaît aux yeux des hommes, dans le temps, revêtue d’une réalité visible et de caractères tellement supérieurs, accompagnée de circonstances tellement miraculeuses, qu’il est impossible de ne pas reconnaître, dans ces seuls caractères et dans ces seules circonstances, des marques évidentes de sa divinité.

Cette partie si importante n’a pas tout le développement qu’elle comporterait. Nous en trouvons le résumé dans une sorte de table de matières que nous devons citer entièrement.

« Preuves de la Religion : Morale. Doctrine. Prophétie. Figures[1]. »

« Preuve. — 1° La religion chrétienne, par son établissement : par elle-même établie si fortement, si doucement, étant si contraire à la nature. — 2° La sainteté, la hauteur et l’humilité d’une âme chrétienne. — 3° Les merveilles de l’Ecriture sainte. — 4° Jésus-Christ en particulier. — 5⁰ Les apôtres en particulier. — 6° Moïse et les prophètes en particulier. — 7° Le peuple juif. — 8° Les prophéties. — 9° La perpétuité. Nulle religion n’a la per-

  1. Aug. Molinier, I, p. 310