Tu saisis ? Cela fait une fois plus mal quand on se raidit ; il faut que le corps reste mou, relâcher les membres et les laisser souples. Et puis, ne fais pas le fier, si cela t’arrive encore, et crie tant que tu pourras ; rappelle-toi ces conseils, cela vaut mieux !
Je demandai anxieux :
— Serai-je encore fouetté ?
— Mais bien sûr ! répliqua tranquillement Tziganok. Certainement, tu seras encore et souvent fouetté…
— Pourquoi donc ?
— Oh ! le grand-père trouvera bien des prétextes…
Et d’une voix soucieuse, il me donna encore une leçon :
— Quand il fouette tout simplement, quand il tape à coups continus, il faut rester tranquille et souple ; mais quand les choses traînent en longueur, quand il fouette une fois et ramène la baguette à lui pour enlever la peau, il faut se tortiller vers lui et suivre la verge pour ainsi dire, comprends-tu ? C’est moins pénible !
Son œil noir et bigle cligna de mon côté et il ajouta :
— En ce qui concerne les coups, je suis mieux renseigné que le commissaire de police lui-même. Avec ma peau, mon petit, on pourrait se faire des gants !
Je regardais toujours son joyeux visage et invinciblement je pensais aux légendes que grand’mère me racontait sur Ivan le fils du roi, sur Ivan l’Imbécile.