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XIV
Ma mère mourut au mois d’août, un dimanche vers midi. Mon beau-père venait de rentrer de voyage ; il avait retrouvé une place. Grand’mère et Nicolas étaient déjà partis s’installer chez lui, dans un appartement petit mais propret à proximité de la gare. On devait y transporter ma mère à bref délai.
Le matin du jour où elle trépassa, elle me dit tout bas, mais d’une voix plus nette et plus dégagée que d’habitude :
— Va-t’en chez Evguény et dis-lui que je le prie de venir…
S’appuyant d’une main au mur, elle se souleva sur son lit, s’assit et ajouta :
— Cours vite !
Il me sembla qu’elle souriait, que quelque chose de nouveau brillait dans ses yeux. Mon beau-père était à la messe quand j’arrivai et grand’mère m’en-