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EN CHEMIN DE FER

— C’est de la folie ! s’écria celui-ci. Manque-t-il donc de mendiants en Ligurie ? Malheureux que vous êtes, jouets du démon, vous devez lutter contre ses séductions ou bien vous paierez cher votre faiblesse !

Tous les jeunes gens de la commune se moquèrent de nous et, à dire vrai, tous les vieillards nous blâmèrent. Mais la jeunesse est obstinée et sensée à sa manière. Le jour de la noce arriva ; nous n’étions pas devenus plus riches et nous ne savions réellement pas où nous passerions notre première nuit.

— Nous irons dans les champs ! dit Ida. Pourquoi serait-ce mal ? La Sainte Vierge est également bonne pour tout le monde, et quand on est jeune, l’amour a partout la même ardeur…

Et nous décidâmes que la terre serait notre couche et que le ciel nous couvrirait.

Mais, maintenant, c’est une autre histoire qui va commencer, signors. Je réclame, toute votre attention : c’est la plus belle histoire de ma longue vie ! De grand matin,