Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
303
NUNCIA

ans. Robuste, joyeux et barbu, il composait de belles histoires sur ses aventures et son existence dans les forêts profondes. Tout le monde pensait que c’étaient des contes ; seules la mère et la fille avaient foi en lui.

— Je vois que je plais à Enrico, répondit Nina, et toi, tu t’amuses avec lui ; maintenant il ne pense plus à des choses sérieuses, et c’est à mon désavantage…

— Je comprends, dit Nuncia. C’est bien, tu n’auras plus à te plaindre de ta mère à la Madone…

Et cette femme, de plein gré, renonça loyalement à l’homme qui — on le voyait bien — lui plaisait plus que tous les autres.

Mais, on le sait, les victoires faciles rendent les vainqueurs outrecuidants ; et si, de plus, le vainqueur est encore très jeune, les choses ne tardent pas à tourner mal.

Nina se mit à parler de sa mère sur un