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À GÊNES

la musique, pour les accueillir, se met à jouer l’hymne de Garibaldi, un sourire de satisfaction passe en une onde joyeuse sur ces visages anguleux et décharnés.

La foule souhaite la bienvenue aux hommes de l’avenir par un cri assourdissant ; les étendards s’inclinent devant eux ; le cuivre des trompettes rugit, assourdit et aveugle les bambins. Un peu déconcertés par cette réception, ils reculent pendant l’espace d’une seconde et, soudain, comme s’ils eussent tout à coup grandi, comme s’ils se fussent allongés et confondus en un seul corps, par des centaines de voix, mais avec le son d’une seule poitrine, ils crient :

Viva Italia !

— Vive la jeune Parme ! tonne la foule, en se jetant vers eux.

Evviva Garibaldi ! ripostent les enfants, en pénétrant dans la foule où ils se perdent.

Aux fenêtres des hôtels, sur les toits des maisons, des mouchoirs blancs battent comme des ailes. Une pluie de fleurs et de cris joyeux tombe de là sur la tête des gens.