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VEILLES DE FÊTES

rendent dans les églises ; là aussi, les orgues jouent des hymnes glorieuses, une quantité d’oiseaux volent sous la coupole ; les fidèles les ont apportés afin de les lâcher à l’instant où les voix profondes de l’orgue commenceront à célébrer la gloire du Dieu ressuscité.

C’est une belle coutume que de faire participer les oiseaux, les plus purs des êtres vivants, à la plus belle fête des hommes. Le cœur chante une chanson étonnamment merveilleuse au moment où des centaines d’oiselets de toutes couleurs voltigent par l’église en gazouillant, et vont se poser sur les corniches et les statues.

La place devient déserte ; les trois silhouettes claires s’en vont en se prenant par le bras et en chantant à l’unisson ; les musiciens les suivent et la foule les imite ; les enfants se mettent à courir ; dans le rayonnement des feux écarlates, ils sont comme des grains de corail éparpillés ; les colombes se sont déjà envolées sur les toits, sur les corniches, où elles roucoulent.