Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
CONTES D’ITALIE

D’une autre rue arrive encore une procession ; ce sont des fillettes qui portent la statue de la Madone, au milieu des musiciens, des feux, des cris de joie et des rires d’enfants.

On mène l’Enfant Jésus dans une antique petite église, où l’on ne célèbre plus le culte, tant elle est vieille ; toute l’année, elle reste déserte, mais, aujourd’hui, ses vétustes murailles sont ornées de fleurs, de branches de palmier, de citrons et de mandarines, et une reproduction de la Nativité la remplit tout entière.

Avec de gros blocs de liège, on a édifié les montagnes, les grottes, Bethléem et les fantastiques châteaux au sommet des monts ; un chemin serpente sur les flancs des monticules, dans les clairières paissent des troupeaux de moutons et de chèvres, des cascades scintillent ; des groupes de bergers lèvent les yeux au ciel où resplendit un astre d’or ; des anges volent et désignent d’une main l’étoile conductrice, et de l’autre la caverne où se sont réfugiés Marie, Joseph