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CONTES D’ITALIE

La mer soupire. Dans les ténèbres, au-dessus de l’isthme, une pépinière se dessine, tel un immense vase sur un mince piédestal. Sirius luit avec un éclat aveuglant ; les nuages sont descendus du Monte Solario ; l’on voit nettement le petit couvent abandonné sur la crête de la montagne, et, derrière lui, un arbre solitaire qui semble monter la garde.

Le chant des pâtres se répand sous les arches des rues en ondes lumineuses et joyeuses ; avec leur nez crochu et leurs manteaux, les musiciens ressemblent à de grands oiseaux ; ils ont enlevé leur chapeau et ils marchent en jouant, entourés d’une foule d’enfants qui tiennent des lanternes accrochées à de longues hampes ; des dizaines de feux se balancent en l’air et éclairent la petite silhouette ronde du vieux Paolino, sa barbe d’argent, la crèche qu’il tient, et dans la crèche pleine de fleurs, le