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VEILLES DE FÊTES

Il est curieux de les voir au point du jour ; le chapeau jeté à terre, ils se tiennent devant la statue de la Madone ; ils regardent le bon visage de la Vierge d’un air inspiré et jouent en son honneur une mélodie indiciblement émouvante, qui fut un jour très justement qualifiée de « sensation physique de Dieu ».

Maintenant, les pâtres s’acheminent vers la crèche de l’Enfant Jésus, qui se trouve dans la maison de Paolini le vieux charpentier et qu’il faut transporter à l’église Sainte-Thérèse.

Les enfants s’élancent à leur poursuite ; la rue étroite engloutit les sombres silhouettes et, pendant quelques instants, la place est presque déserte ; il ne reste plus qu’un groupe compact qui attend la procession sur l’escalier, près de l’église, tandis que les ombres des nuages glissent silencieusement sur les murailles des édifices et sur la tête des gens qu’ils semblent caresser.