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L’INVINCIBLE ENNEMI


C’est le printemps ; le soleil brille avec éclat ; aussi tout le monde est-il joyeux ; aux fenêtres des vieilles maisons de pierre, les vitres elles-mêmes étincellent gaiement.

Dans la grand’rue de la petite ville, une foule en habits de fête bariolés s’écoule comme un torrent ; la cité tout entière est là : ouvriers, soldats, bourgeois, prêtres, fonctionnaires, pêcheurs ; tous sont gagnés par l’ivresse printanière ; on parle haut, on rit beaucoup, on chante ; et cette foule ne forme qu’un seul corps robuste, pénétré de la joie de vivre.

Les parasols de toutes couleurs, les chapeaux des femmes, les ballons rouges et bleus que tiennent les enfants ressemblent