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CONTES D’ITALIE

— Est-ce honnête ?

— Je ne sais pas, répondit-elle avec ennui. Je t’ai dit que c’était de la politique, comprends-tu ?

Toute la nuit, le vieux garda le portrait de ses enfants entre ses doigts ; à la lueur de la lune, la carte semblait noire et faisait naître des pensées encore plus sombres. Le matin, il résolut d’interroger le prêtre ; l’homme à la soutane noire lui répondit brièvement et avec sévérité :

— Les socialistes, ce sont des gens qui nient la volonté de Dieu ; il te suffit de savoir cela.

Et il ajouta d’un ton plus sévère encore, tandis que Cecco s’en allait :

— Il est honteux de s’intéresser à des choses pareilles, à ton âge…

« C’est heureux que je ne lui aie pas montré la carte ! » pensa le vieillard.

Trois ou quatre jours après, il se rendit