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CONTES D’ITALIE

se redressent, ainsi que les pétales des fleurs, appesantis par la rosée ; des gouttes lumineuses pendent au bout des tiges, elles grossissent, se détachent et tombent sur la terre qui sort de son sommeil.

Les oiseaux se sont réveillés, ils voltigent et chantent dans le feuillage des oliviers ; et, d’en bas, s’exhalent vers la montagne les profonds soupirs de la mer, ranimée par le soleil.

Tout est calme, les gens dorment encore, et dans la fraîcheur du matin, le parfum des fleurs et des herbes est plus net que les sons.

Sur le seuil de la blanche maisonnette, assaillie de toutes parts parla vigne, comme une barque par les flots glauques de la mer, apparaît le vieux Ettore Cecco, qui vient saluer le jour. C’est un homme solitaire, misanthrope, aux longs bras de singe, au crâne dénudé de sage, au visage si fripé par le temps, qu’on ne distingue presque plus