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CONTES D’ITALIE

ces petits commerçants, ces couturières, blâment les grévistes et élèvent la voix avec colère. Des propos malveillants circulent, mêlés à des railleries mordantes ; des mains s’agitent sans cesse, car les gestes des Napolitains sont aussi éloquents et expressifs que leurs paroles intarissables.

De la mer arrive une brise légère et les palmiers géants du jardin public balancent doucement les éventails de leurs branches vert foncé ; leurs troncs ressemblent étrangement à de grosses pattes d’éléphants monstrueux, et paraissent taillés dans de la pierre. Des gamins, — les enfants presque nus des rues napolitaines, — sautillent, tels des moineaux, et remplissent l’air de leurs cris aigus et de leurs sonores éclats de rire.

La ville, semblable à une vieille gravure, est généreusement inondée d’un ardent soleil ; elle chante ainsi qu’un orgue. Les flots bleus du golfe frappent en cadence les pierres du quai, accompagnant les grondements et les cris de la foule, comme des roulements de tambour.