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CONTES D’ITALIE

— Il m’a fait naître bossu…

— Ah ! tu te mets à penser de la sorte ! s’exclama-t-elle avec étonnement ; puis elle déclara :

— Je te pardonne pour cette fois, mais oublie tous propos de ce genre, entends-tu ?

— Oui.

Elle portait déjà des robes longues, et lui n’avait que treize ans.

Depuis lors, des désagréments de toute nature ne cessèrent d’accabler la jeune fille. Presque chaque fois qu’elle entrait dans le cabinet de travail de son frère, un instrument, une planche ou une poutrelle, tombait à ses pieds, après l’avoir touchée à l’épaule, à la tête, aux doigts ; le bossu la prévenait d’ailleurs d’un cri :

— Attention !

Mais c’était toujours trop tard et la jeune fille se trouvait atteinte.

Une fois, toute pâle et irritée, elle se jeta sur lui en boitillant et elle lui cria en pleine figure :