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LE BOSSU

de laquelle vivaient tous les êtres de la maison.

Et voici que des gens polis et froids viennent chaque jour lui expliquer les choses les plus diverses ; ils l’interrogent, et l’enfant leur avoue avec indifférence qu’il ne comprend pas les sciences ; il les regarde froidement un instant, et poursuit ses rêveries. Il est évident pour tous que le gamin ne pense pas comme tout le monde ; il parle, peu, mais parfois il pose des questions bizarres sur les êtres anormaux, sur Dieu, sur les riches et les pauvres.

Les maîtres disaient de lui :

— Il a peu d’aptitude pour les mathématiques, mais témoigne d’un grand intérêt pour les problèmes moraux.

— Tu parles beaucoup, remarqua sévèrement sa sœur, quand elle apprit les conversations qu’il avait avec les professeurs.

— Ils parlent plus que moi.

— Et tu ne pries pas assez Dieu…