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LE BOSSU

papa, maman, notre famille entière ! Tout le monde sera honteux qu’il y ait un petit monstre dans une maison aussi riche que la nôtre ! Dans les maisons riches, tout doit être beau ou intelligent, as-tu saisi ?

— Oui, répondait-il gravement, en penchant de côté sa grosse tête et en regardant sa sœur en face, du sombre regard de ses yeux inanimés.

Le père et la mère admiraient la façon dont la fillette se comportait avec son frère, et louaient son bon cœur devant celui-ci. Peu à peu, elle devint pour le bossu une compagne de tous les instants, elle lui apprenait à se servir de ses jouets ; elle l’aidait à apprendre ses leçons, elle lui lisait l’histoire des princes et des fées.

Lui, cependant, continuait à entasser ses jouets comme s’il eût voulu atteindre quelque but mystérieux ; il apprenait mal ; seules, les merveilles des contes le poussaient à sourire d’un air indécis ; une fois, il demanda à sa sœur :

— Y a-t-il des princes bossus ?