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CONTES D’ITALIE

tous également étrangers. Sa prière finie, il enleva ses haillons, posa sur les pierres sa vieille dépouille qui appartenait à autrui, entra dans l’eau en hochant sa tête grise, se coucha sur le dos et disparut au loin, à l’endroit où le voile bleu foncé du ciel touche de son extrémité le noir velours des vagues marines et où les étoiles du ciel sont si proches de la mer qu’il semble qu’on puisse les toucher de la main

Par les paisibles nuits d’été, la mer est calme comme l’âme d’un enfant fatigué des jeux de la journée ; elle sommeille, en respirant tout doucement et elle a sans doute des rêves merveilleux ; si on navigue de nuit sur ses eaux épaisses et tièdes, des étincelles bleues scintillent sous les doigts ; une flamme bleue se dégage et l’âme humaine fond doucement dans ce feu, caressant comme un conte maternel.