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CONTES D’ITALIE

À leur tour, les femmes s’élevèrent contre l’expulsion ; enfin, voici ce que Fasca proposa :

— Je pense, mes amis, qu’il sera suffisamment puni si nous l’obligeons à verser à la femme et à l’enfant de Luigi, la moitié de ce que gagnait celui-ci !

On discuta encore longuement, mais finalement on adopta cette résolution. Giuseppe Cirotta fut fort satisfait de s’en être tiré à si bon compte : au surplus, tout le monde était content de cette solution : l’affaire ne serait pas portée devant les tribunaux, elle avait été réglée sans effusion de sang, en famille. Nous n’aimons pas que les journalistes commentent nos affaires dans une langue où les mots compréhensibles sont aussi rares que les dents dans la bouche d’un vieillard, ni que les juges, ces gens qui nous sont étrangers et qui comprennent très mai la vie, parlent de nous comme si nous étions des sauvages et eux des anges célestes. Nous sommes des gens simples et nous regardons la vie avec simplicité !