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OBLOMOFF.

cheveux gris, et, comme si elle n’avait pas dormi, elle jeta un regard soupçonneux sur le petit Élie, puis sur les fenêtres du barine, et de ses doigts tremblants commença à fourrer l’une après l’autre les aiguilles dans le bas qui était sur ses genoux.

Cependant, la chaleur diminuait peu à peu ; tout se ravivait dans la nature ; déjà le soleil avait gagné le bois.



XI


Dans la maison, le silence se rompt peu à peu : une porte a crié dans un coin, des pas ont retenti dans la cour, dans le fenil quelqu’un a éternué. Bientôt de la cuisine un domestique, pliant sous le poids, apporte précipitamment une immense bouilloire.

On commence à se réunir pour le thé : l’un a la face gonflée et les yeux gros de larmes ; l’autre, à dormir sur la joue et les tempes, a gagné une tâche rouge ; un troisième n’a pas encore recouvré sa voix naturelle.

Tout ce monde renifle, soupire, bâille, se gratte la tête et se détire en reprenant ses esprits non sans peine. Le dîner et le sommeil ont amené une soif inextinguible.

Le gosier est brûlant ; on boit une douzaine de tasse de thé, mais le remède est sans force : on