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OBLOMOFF.

ne permet qu’aux gens d’y circuler, et les maîtres n’y vont jamais.

Au mépris des défenses maternelles, il est tout prêt à se diriger vers les degrés tentateurs, quand sur le perron apparaît la bonne, qui le rattrape comme elle peut.

Il se sauve d’elle vers le grenier à foin, avec le dessein d’y monter sur la raide échelle, et, à peine arrive-t-elle au grenier, qu’il faut déjà l’empêcher d’escalader le colombier, de pénétrer dans la vacherie, et, Dieu l’en préserve ! dans la cavée.

— Ah ! Seigneur, quel enfant, quel toton ! mais resteras-tu un moment tranquille, monsieur ? C’est honteux ! disait la bonne.

Et toute la journée, et même tous les jours et toutes les nuits étaient remplis pour la bonne d’inquiétude et d’agitation. C’était tour à tour un grand tourment et une vive joie ! Tantôt on a peur que l’enfant ne tombe et ne se casse le nez, tantôt on s’attendrit sur ses caresses enfantines et sincères.

On s’inquiète vaguement de son avenir. Le cœur de la vieille ne bat que pour lui, ces émotions seules réchauffent son sang et soutiennent à peine sa vie languissante, qui sans cela, peut-être, se serait éteinte depuis longtemps, depuis bien, bien longtemps.

Mais l’enfant n’est cependant pas toujours pétulant : parfois il se calme soudain, il se tient assis