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— XVIII —

Le russe est une langue faite pour la poésie, d’une richesse extraordinaire et remarquable surtout par la finesse de ses nuances. Lorsqu’une pareille langue se trouve à la disposition d’un écrivain ingénieux, qui se plaît à l’observation et à l’analyse, vous devinez le parti qu’il peut en tirer et les insurmontables difficultés qu’il prépare à son traducteur. »

Et maintenant, si on me demande pourquoi notre traduction n’a pas vu le jour plus tôt, je répondrai qu’il faut s’en prendre, ainsi que je l’ai dit en commençant, au peu de curiosité des lecteurs pour les grandes œuvres des littératures étrangères.

Durant quinze ans, notre Oblomoff s’est promené dans Paris à la recherche d’un éditeur, et il a fallu le mouvement en faveur de la Russie qui vient de se produire au théâtre et dans le roman, pour qu’il vît s’ouvrir enfin une maison hospitalière.

Dans l’intervalle mon collaborateur mourut, et voilà comment, bien que je n’aie abordé la littérature russe qu’incidemment et par occasion, je me trouve aujourd’hui présenter au public français un des écrivains les plus remarquables de la Russie contemporaine.


C.   D.





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