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OBLOMOFF.

Louez une villa dont les fenêtres soient au sud, avec beaucoup de fleurs tout autour, de la musique et des femmes…

— Et le régime ?

— Point de viande, et en général gardez-vous de toute chair et de tout aliment farineux ou gélatineux. Vous pouvez prendre du bouillon coupé, des légumes ; seulement soyez sur vos gardes : le choléra rôde maintenant presque partout, il faut donc être très-prudent… Vous pouvez faire des promenades de huit heures à pied dans la journée. Armez-vous d’un fusil…

— Seigneur !… gémit Oblomoff.

— Enfin, fit le docteur en concluant, allez passer l’hiver à Paris et là, dans le tourbillon du monde, cherchez à vous distraire ; ne vous abandonnez pas à vos réflexions ; courez du théâtre au bal, au bal masqué ; faites des parties de campagne, des visites ; qu’il y ait toujours autour de vous des amis, du bruit, des rires…

— N’y a-t-il pas encore quelque chose ? demanda Élie avec un dépit mal contenu.

Le docteur réfléchit.

— Mais on pourrait user aussi de l’air de la mer : allez vous embarquer en Angleterre sur un pyroscaphe et faites une promenade en Amérique…

Il se leva pour prendre congé.