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la seconde partie du roman, celle où le héros s’efforce d’agir. C’est quand un homme se met à marcher qu’on s’aperçoit de sa lenteur.

Le premier volume forme un tout complet et pourrait s’intituler : Une journée de M. Oblomoff. Il offre cette particularité originale que le héros y reste tout le temps en toilette de nuit dans sa chambre à coucher, allant de son lit à son sofa, et réciproquement.

Il s’éveille à huit heures du matin et s’habille à quatre heures du soir, au moment où Stoltz arrive. Cependant défilent devant lui, peints de main de maître, quelques-uns des types les plus saillants de la société pétersbourgeoise.

Cette curieuse revue est interrompue par un morceau superbe qui, sous ce titre : le Songe d’Oblomoff, est célèbre dans la littérature russe et qu’on fait étudier dans les collèges comme modèle de style.

Ce songe nous transporte dans la partie méridionale de la Grande-Russie, dans le gouvernement de Simbirsk, patrie de l’auteur. Avec l’enfance d’Oblomoff, il retrace la vie des petits seigneurs de campagne en des pages d’une grandeur et d’une simplicité antiques.

Çà et là éclatent des traits dont la précision pittoresque fait penser à Gustave Flaubert. Ce morceau avait paru dans une revue longtemps avant l’ouvrage. Gontcharoff a ce point commun avec Flaubert et les