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lement son impuissance. Olga épousa Stoltz et Oblomoff s’enfonça de plus en plus dans son apathie.

Le succès d’Oblomoff dépassa encore celui d’Une histoire ordinaire. On trouva que l’auteur n’avait pas décrit seulement un état transitoire.

Le livre est resté comme le document le plus exact sur le caractère de la nation, — lequel tient au climat et aux mœurs tout autant qu’aux institutions, — et le mot d’Oblomovisme est entré dans la langue pour désigner la paresse rêveuse et indécise, particulière au tempérament russe.

Gontcharoff put préparer à loisir une troisième œuvre, — la dernière, sauf un long article de critique littéraire, qu’il ait produite jusqu’à ce jour.


Lorsqu’en 1861 l’empereur Alexandre II rendit la liberté à vingt-quatre millions de serfs, ce grand acte d’humanité fut suivi d’une foule de mesures libérales, judiciaires et administratives qui donnèrent un nouvel essor à la littérature.

Les questions se multiplièrent aussi bien que les sujets et les types. Le roman s’occupa d’une théorie nouvelle qui venait de se faire jour : le Nihilisme. Que signifiait ce mot et d’où venait cette doctrine ?

« Les Nihilistes, dit M. Courrière, rejetaient toute autorité en morale, en religion, en politique, dans les lettres et les sciences, comme dans les arts. La