— Mais il est convenu que je te donnerai du champagne. Que veux-tu encore ?
— Le champagne, c’est pour avoir trouvé le logement ; je te comble de bienfaits et tu n’apprécies pas mes services, et tu fais encore le récalcitrant ! Tu es un ingrat ! Va donc trouver un appartement toi-même ! Et quel appartement ! L’essentiel, c’est que tu y sois tranquille ; tu seras aussi bien que chez ta propre sœur. Deux petits enfants, un frère célibataire… j’y passerai tous les jours…
— Allons, c’est bien, c’est bien, interrompit Oblomoff ; dis-moi maintenant ce que je dois faire avec le staroste ?
— Non, ajoute du porter pour le dîner ; alors je te le dirai.
— Encore du porter ! Comment ! ce n’est pas assez de…
— Eh bien ! alors adieu, dit Taranntieff, remettant son chapeau.
— Ah, mon Dieu ! d’un côté le staroste qui m’écrit qu’il y aura « quelque chose comme deux mille de moins, » et lui il exige encore du porter ! Eh bien ! oui, achète du porter.
— Donne de l’argent, dit Taranntieff.
— Mais il te restera de la monnaie du billet rouge.
— Et le fiacre pour aller dans le quartier de Viborg ? répondit Taranntieff.