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gaire, sont pour nous des parents, des bienfaiteurs, des amis. L’admiration qu’excite leur génie, nous intéresse, nous attache à eux ; tout ce qui se rapporte à leur personne éveille nos sympathies les plus vives, et, ainsi que d’une personne aimée, rien de ce qui les concerne, ne nous est indifférent.

Après vingt siècles, on montre encore, à Rome, la maison où naquit Marc-Aurèle ; à Frascati, l’habitation de Cicéron ; dans la vallée de Licenza, les restes de la villa d’Horace[1].

En Angleterre, la maison où Shakspeare est né, à Stratfort, vient d’atteindre, dans une vente aux enchères, trente fois sa valeur intrinsèque[2].

Dans presque toutes nos villes de France, des marbres apprennent à l’habitant et au voyageur qu’ici naquit Molière, là Bossuet, ailleurs Racine ou Vaucanson.

À Clermont, la maison où Pascal naquit, le 19 juin 1623, est restée inconnue jusqu’à ce jour. Le dix-septième siècle, ætas incuriosa suorum, n’a point conservé ce souvenir au dix-huitième ; et des vieillards interrogés par moi, il y a plus de trente ans,

  1. Découverte de la maison de campagne d’Horace, par l’abbé Capmartin de Chaupy. Rome, 1767. 3 vol. in-8o, pl.
  2. Cette maison, estimée 100 livres st. (2500 fr.), s’est vendue 3000 livres st. (75000 fr.) V. journaux de Londres, du 16 septembre 1847 ; Journal des Débats, du 19.