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pris sa place, agonise déjà sous nos yeux. Voilà bien des siècles que les musulmans vivent au milieu des chrétiens et que nos apôtres essaient de les convertir. Comment expliquer en particulier les succès persévérants de l’Islam, en Asie et en Afrique ? C’est que, la religion de Mahomet a pour elle tout ce qui plaît aux âmes vulgaires : la vérité partielle qui suffit à calmer leur désir impatient de résoudre le problème des destinées ; des vertus naturelles qui donnent satisfaction à leur besoin inné de justice et d’honnêteté ; des condescendances coupables qui laissent un libre cours à leur passions violentes, à l’orgueil surtout et à la volupté. Elle envahit, elle enchaîne, elle domine toutes les forces vives de la nature humaine, l’intelligence, la volonté, les sens.

Au musulman qu’il veut convertir, l’apôtre chrétien n’apporte guère que des enseignements qui étonnent la raison et des préceptes qui mâtent la chair. Au chrétien qu’il veut pervertir, le disciple de Mahomet présente une doctrine sans obscurité et une morale sans contrainte. Là est le grand secret des apostasies chrétiennes dans le passé et des conquêtes musulmanes de l’heure présente. L’Islamisme est le chef-d’œuvre du mauvais génie de l’humanité : juif par ses dogmes, arabe par ses pratiques, il est satanique par l’habileté infernale avec laquelle son auteur a fusionné, altéré, mutilé les éléments d’emprunt qui le constituent.

Mais ce qui semble impossible aux hommes est facile à Dieu. Tout ce qui est sain et fort dans l’humanité brisera, tôt ou tard, Dieu aidant, les chaînes souillées de l’Islam. Jésus-Christ redeviendra le Maître des peuples que Mahomet lui a pris. Quel éclatant triomphe il s’est donné en Espagne ! Voyez