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Gabriel ; et cela seul rend compte de toutes les contradictions. Mahomet n’a jamais eu l’intention arrêtée d’écrire un livre, et les bulletins religieux qu’il a dictés n’ont le plus souvent entre eux d’autre lien que celui des événements successifs qui les lui ont inspirés : et cela suffit à expliquer le décousu et les lacunes du Coran.

Lorsque, en effet, très peu de temps après la mort du Prophète, Abou-Bekr et Omar entreprirent de réunir en un seul volume le récit de ses visions successives, le respect pour sa mémoire interdit tout changement à la rédaction primitive, et l’incertitude où on se trouva, relativement à la date des révélations, fit qu’on se contenta de mettre à la suite les uns des autres, sans aucune préoccupation d’ordre, logique ou chronologique, les 114 chapitres du livre sacré.

La première collection fut faite par le secrétaire de Mahomet, Zaïd-ibn-Thâbit, par ordre d’Abou-Bekr et d’Omar, et pour leur usage. La seconde, par le même, en collaboration avec quelques autres, un peu plus tard. Tous les textes qui n’y trouvèrent pas place furent alors détruits.


le Prophète.


À tout propos et hors de propos Mahomet se proclame envoyé de Dieu, et prophète. Il ne parle, il n’agit, il ne commande « qu’au nom du Dieu clément et miséricordieux » dont il se dit constamment le héraut et le vicaire. Les révélations et l’inspiration divines sont, à l’en croire, la source de son savoir, le principe de sa puissance, la règle de sa conduite ; et cette affirmation mille fois répétée est si bien entrée dans la conscience de ses disciples, qu’aux