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lettres, à la date du 11 juillet 1774, — devient fort à la mode parmi nos demoiselles d’Opéra. La demoiselle Arnould, quoique ayant fait des preuves dans un autre genre, puisqu’elle a plusieurs enfants, sur le retour donne dans ce plaisir. Elle avait une fille, nommée Virginie, dont elle se servait à cet usage. Celle-ci a changé de condition et passé à Mlle Raucourt de la Comédie-Française. Dernièrement, au Palais-Royal, dans la nuit, le sieur Ventes ayant turlupiné la demoiselle Virginie sur sa rupture avec Mlle Arnould, qu’on appelle Sophie dans ces parties de débauche, celle-ci, témoin du propos, a donné au cavalier un soufflet très bien conditionné, dont il a été obligé de rire, en demandant des excuses à l’aimable tribade. »

Le Vol plus haut, ou l’Espion des principaux théâtres de la capitale, nous apprend que parmi les deux jours de réception de Sophie Arnould, les mardis et jeudis, les jeudis étaient réservés à des soirées de femmes réunissant les tribades renommées de Paris, et où se passaient des horreurs que l’écrivain le moins délicat ne peut citer sans rougir, et il ajoute : « Rivales des échappées de Sodome, les peintures du Portier des Chartreux sont réalisées par ces femmes lubriques, et elles disputent à leurs antagonistes l’avantage d’éprouver plus de plaisirs avec leurs Gitons qu’elles n’en goûtent ensemble. »