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qu’on avait, disait-il, tiré du Musée de Florence.[1] »

Et quel meilleur compagnon d’amour pour Sophie ! Un bourgeois comme elle d’ailleurs, c’est-à-dire l’égalité dans l’amour, un homme de son ordre et à sa taille, qu’elle pouvait aimer sans se hausser, et à qui elle pouvait parler de ses parents sans les renier. Amants de leur race font aux femmes plus grandes aises qu’on

  1. Note de l'Arnoldiana, annoté par Millin. — Voici une autre fête de la chanteuse, sans exhibition de phallus, et célébrée le jour de Sophie, par ces vers de Murville que donne le Journal de Paris, en juillet de 1777 :

    Amis, célébrons à l’envi
    La fête de Sophie.
    .......
    Si quelqu’un parle de bon cœur,
    On cite alors Sophie ;
    Si l’on décerne un prix flatteur,
    Elle est encor choisie ;
    Si quelqu’un trouve à l’Opéra
    Grâce et voix naturelle,
    Cet éloge désignera :
    C’est toujours, toujours elle !
    En vain l’Envie aux triples dents
    Voulut blesser Sophie,
    Elle répand que ses talents
    Semblent rose flétrie ;
    Mais elle parut dans Castor
    Si touchante et si belle,
    Que chacun s’écria d’accord :
    C’est toujours, toujours elle !
    Le Temps cruel, qui détruit tout,
    Respectera Sophie,
    Par son pouvoir le dieu du Goût
    Prolongera sa vie.
    Le charme de ses doux accents
    Nous la rendra nouvelle.
    On répétera dans vingt ans :
    C’est toujours, toujours elle !