dit-elle à Sophie en lui tendant une clef, « si vous êtes assez leste pour l’attraper ! » Ce ramage, cette chanson, ce printemps chantant, ce n’était que rouages et ressorts ! M. de Maurepas venait peut-être d’être pris à ce rossignol quand il disait de la marquise : « Elle a un génie extraordinaire pour la politique et les joujoux ! » L’entretien sautait de sujets en sujets, changeant de ton, Mme de Pompadour répétant jusqu’à trois fois : « Au premier jour on dira de moi : Feue Madame de Pompadour ou la pauvre marquise ! » Un moment se rapprochant de la mère et lui disant à mi-voix : « Si la Reine vous demandait votre fille pour la musique de sa chambre, n’ayez pas l'imprudence d’y souscrire. Le Roi vient de temps en temps à ces petits concerts de famille ; et alors, au lieu d’avoir donné cette enfant à la Reine, vous en auriez fait présent au Roi ! » Puis ayant regardé les lignes du front et de la main de la petite, — Mme de Pompadour était femme et croyait à ces choses, — elle lui dit gravement : « Vous ferez une charmante princesse ! »
Je ne trouve pas le récit de l’entrevue de Mme de Pompadour et de Sophie ainsi raconté dans le manuscrit autographe de Sophie Arnould. L’auteur a-t-il eu en main une autre version, ou a-t-il rédigé cette entrevue d’après un récit fantaisiste de l’actrice ? Voici le texte du manus-