Page:Goncourt - Sophie Arnould.djvu/109

Cette page n’a pas encore été corrigée

quitte, et que les joies de l’orgueil sont finies et que la saison des victoires est morte ! L’opéra d'Alceste, encore un affront pour Sophie, et le plus mortel de tous, Rosalie Levasseur enlève le rôle à Sophie Arnould.

XXVII


Une grosse bataille que la rivalité de Sophie Arnould et de Rosalie Levasseur, rivalité où Gluck, Mercey-Argenteau, ambassadeur de l’impératrice-reine, le prince d’Hénin menaçant du bâton l’administration de l'Opéra, sont tour à tour en scène. Le refroidissement du compositeur d’Iphigènie en Aulide pour sa chanteuse ordinaire, semble naître à la suite d’une répétition en petit comité dans l’appartement de la rue Neuve-des-Petits-Champs. Le prince d’Hénin tombe à l'improviste dans le concerto, et impatienté du monde qu’il trouve chez sa maîtresse, témoigne de l’humeur contre la musique et le compositeur. Gluck de faire semblant de ne pas s’apercevoir de la présence du prince. Le prince de s'écrier : « Mais il me semble que l’usage en France, lorsque quelqu’un et surtout un homme de considération entre, est qu’on se lève. » Gluck de répondre brutalement : « L’usage en Allemagne, Monsieur, est de ne se lever que pour les