Page:Goncourt - Sophie Arnould.djvu/107

Cette page n’a pas encore été corrigée

galamment : « Elle n’est point encore au degré d’applaudissement qu’elle se promettait. » En 1769, lorsque courut le bruit de sa retraite motivée par ses absences perpétuelles, il y avait émeute des gens de cœur, des sensibles, qui par leurs intrigues parvenaient à désarmer le mécontentement des directeurs.

Mais les années, c’est un grand crime et pour lequel le public est sans pitié. Les attaques se démasquaient et s’avivaient contre Sophie vieillissante, et montrant vainement le poing aux ingratitudes de la foule. Le baroque opéra de Laborde, Adèle de Ponthieu, venait aider à sa ruine.

Sophie songeait à se retirer définitivement de l’Opéra : une lettre de la Maison du Roi (Archives nationales. Dépêches, année 1774) la retenait à l’Académie.

« Du 16 février 1774.

« Je vois avec peine, Mademoiselle, que vous pensés à la retraite, et que votre motif est l’affoiblissement de votre santé qui ne vous permet pas de remplir votre devoir avec autant d’exactitude que vous le désireriés. Je ne puis que louer une façon de penser si honnête, mais en même tems, à votre âge et avec du ménagement, vous pouvés espérer de vous rétablir aisément,