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mante tigrée. Guirlande de verdure avec carquois argenté. Laçures (de cothurnes) bleues. Voici Sophie Arnould en son rôle de Zirphé dans l’opéra de Zélindor, représenté à Fontainebleau en 1760 : Corps et première jupe en argent. Amadis et jupe blanche ornés d’argent. Espèce de voile formant la manie de gaze rayée blanc et argent, doublée de rose. Nœuds d’argent. Et le dessinateur a jeté en marge, pour bien indiquer au costumier le caractère du costume : Tout blanc ; fleurs blanches et beaucoup de feuilles vertes.

Voulez-vous Sophie Arnould en son rôle d’Argie dans l'opéra des Paladins du vieux Rameau ? J’ai sous les yeux trois costumes. Dans le premier, c’est une robe toute bouillonnée à fond vert ; dans le second, la jupe est ornée d’entrelacs de rubans roses ressemblant à ces entrelacs de myrte que l’on voit sur les dos des reliures et l’argenterie de Mme Du Barry ; dans le troisième, des rinceaux chenilles se croisent au milieu de branchages et de fleurs brodés. Enfin nous la revoyons, Sophie Arnould, dans ses rôles de triomphe, dans la robe blanche guêpée d’Iphigénie, ayant à la main le mouchoir tragique des anciennes princesses de théâtre ; nous la revoyons dans son costume de Thélaïre, avec ses beaux bras, ses voiles noirs, en ce deuil où les deux énormes taches de fard sur les joues font un si étrange effet dans le dessin de Boquet.