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resseuse en même temps, de ces causeries à bâtons rompus, à branches cassées, dans lesquelles l'esprit se pose sans durée et s'arrête sans choix. Depuis votre dernière lettre, j'ai été occupée d'une façon absolue, excessive. J'en ai été malade. On a été forcé de faire venir une seconde amoureuse pour me seconder. Chère petite, quelles fatigues le public nous paye en bravos! Vous ne sauriez croire à quel point le théâtre est un maître exigeant, capricieux; comme il vous envahit la vie! C'est un amant qui a bien besoin de faire plaisir quelque peu pour qu'on le supporte. Enfin j'attrape au vol une heure de liberté franche et de flânerie: je viens à vous. J'ai toujours été égoïste. Bah! c'est toujours quelque chose de bien choisir ses défauts et ses victimes.

Ma chère mignonne, votre lettre est triste et toute vibrante d'une foule d'inquiétudes non avouées, et que j'ai bien comprises. Malheureusement, je ne puis en cela vous venir en aide. Un seul argument peut vous toucher, et celui-là précisément me manque. Ne doutez pas de ma bonne volonté et de mes généreuses pensées à votre égard. Croyez à mon