Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/173

Cette page n’a pas encore été corrigée

ferme! Maguelonne! les goëlands sur la plage! Maguelonne! les sabots des chevaux sur les tombes épiscopales!

Le soleil tourne la hutte; la tête de la jeune femme est encore blottie dans l'ombre; mais le soleil va la gagner. Un homme à barbe noire, à membres robustes, sort prendre un vieux morceau de voile, il le jette au-dessus de la tête de la mariée, sur des pieux qui servent à sécher les filets.

Pauvre femme, pauvre homme et pauvres enfants!

Dans un faubourg d'Arles,--c'était un soir de noce. La gaieté disait: noce de petites gens; le heurt des verres disait: noce de braves gens; les chansons disaient: noces de jeunes gens.--Ils étaient en beaux habits; elle était en belle robe. On porta des santés de la soupe au dessert; il avait vingt ans, elle en avait seize. Le marié regardait la mariée; la mariée regardait le marié: ils se souriaient en l'avenir.--Une chanson, le marié! Une chanson à la mariée!

Et lui se leva; elle rougit. Il chanta: