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lui parler de nous : notre excuse est de ne lui en avoir jamais parlé jusqu’ici.

Nous terminions, au mois de décembre 1863[1], le drame intitulé Henriette Maréchal ; et vers la fin de janvier 1864, nous le présentions à M. de Beaufort, alors directeur du Vaudeville. Dans le mois de juin ou de juillet, M. de Beaufort nous le rendait, en nous disant, de premier mot, très nettement, qu’il était impossible. Nous essayions de faire valoir auprès de lui la nouveauté au théâtre de l’acte de l’Opéra ; il nous répondait que cela avait été fait par tout le monde. Nous lui demandions s’il ne croyait pas notre pièce, telle qu’elle était, appelée à plus de représentations que la pièce qu’il avait jouée cette semaine-là, et qui était morte au bout de trois soirées : il nous laissait en-

  1. Nous appelons l’attention du public sur cette date, qui a son importance pour l’originalité de notre pièce.