Page:Goncourt - Pages retrouvées, 1886.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deuil. L’Éclair paraissait au commencement de janvier 1852, et il fallait faire le troisième numéro avec la vente d’un exemplaire des Historiens de France. Paris datait son premier numéro du 20 octobre 1852 et fournissait une carrière plus heureuse, brusquement interrompue. Là ont paru avec une superbe régularité les dessins de Gavarni qui sont peut-être ses chefs-d’œuvre lithographiques. C’étaient les Goncourt qui avaient suggéré l’idée de demander au grand artiste sa collaboration. Significative affirmation des goûts d’art et de modernité des deux jeunes gens. Ils allaient bientôt répéter et renforcer cette affirmation par les jolies railleries et les nettes éloquences de leurs jugements écrits.

Leur premier article tombe à phrases raccourcies sur les classiques rabâchages du professeur de Faculté Saint-Marc-Girardin ; c’est une pichenette sur le nez en carton du faux grand style, c’est une indignation contre le despotisme des doctrines officielles. Et la suite ne ment pas à cette première bravoure, soit que les journalistes nouveaux raillent ce maître railleur, Mérimée, empêtré dans la défense de Libri, — soit qu’ils défendent la poésie païenne de Théophile Gautier contre la « tartuferie des sociétés pourries » par un plai-