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L’ART JAPONAIS

Une grande composition de Toyokouni, une bande de cinq planches, vous représente cette plantation et la promenade qui s’y fait. Cette plantation est curieuse, parce qu’au moment où commencent leurs pousses de fleurs, les cerisiers sont plantés en pleine terre, et figurent une allée de parc qui n’a rien d’une rue de ville, et dans cette sorte de forêt improvisée, c’est un va-et-vient de superbes courtisanes, dans le petit cortège de leurs kamourôs et de leur shinzôs, se faisant avec peine un passage, à travers la foule des Japonais, jeunes et vieux, leur jetant au passage des regards et des compliments amoureux. Et c’est vraiment charmant le spectacle des fonds, où à travers la floraison de neige des cerisiers, couvrant tout, il y a l’apparition d’angles riants de maisons, de bouts de toits, de coquets morceaux de femme.

SEPTIÈME IMPRESSION
L’absence de la maîtresse de maison.

Une planche que ne décrit pas Jipensha-Ikkou, est une planche, où la sortie de la maîtresse de maison, sans doute pour une excursion dans la campagne, pendant la saison de la floraison des cerisiers ou des chrysanthèmes, amène un cache-cache formidable, dans lequel des