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OUTAMARO

Les nouvelles couvertures et les nouveaux coussins, offerts par l’ami de cœur, sont exposés dans le salon principal de la maison. Et là, la courtisane est félicitée des belles choses qu’elle a reçues, et c’est l’occasion d’une petite fête, pour laquelle la maîtresse de la maison envoie ses plus excellents poissons, son meilleur saké.

Alors que la courtisane reçoit ces objets de nuit dans son appartement, elle fait des présents aux femmes et aux hommes employés dans la maison. Et la première nuit qu’elle étrenne sa couverture et son coussin, il est d’usage qu’elle fasse la politesse d’envoyer à tout le monde de la maison et aux amies, le sarrazin ou le gâteau de riz.

    les tatami. Leur épaisseur est de 2 à 3 centimètres. On en emploie rarement plus d’un ou de deux. Il n’y a pas de draps. L’enveloppe du fton est de cotonnade ou de soie ; on s’y étend tout habillé, en hiver, plus ou moins nu, l’été. La couverture est représentée par un autre fton qui a la forme d’une houppelande et présente des manches. L’oreiller, nommé makoura, est un bloc de bois, haut de 10 à 12 centimètres, dont la face supérieure, longue de 20 centimètres et large de 5, porte un petit coussin cylindrique, enveloppé de papier, et maintenu par le milieu. Le makoura, un véritable supplice pour un Européen… Il était autrefois nécessaire aux Japonais des deux sexes, à cause des coiffures compliquées, qui ne se renouvelaient que tous les deux ou trois jours.