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OUTAMARO

la première visite, avec l’octroi de quelques privautés, enfin la troisième visite, appelée la visite de la connaissance mûre.

Maintenant il ne serait peut-être pas sans intérêt de donner un plan de ces habitations de plaisir, les plus grandes maisons de Yédo, de ces habitations contenant dix à vingt courtisanes de première classe, contenant cinquante à soixante courtisanes de seconde classe, ayant chacune un petit appartement.

Elles sont ces maisons, presque toutes, en retraite sur le trottoir, et ce petit recul est planté d’arbustes mettant de la verdure et des fleurs sur la façade de la maison.

L’entrée est en général sur la droite. C’est derrière une porte à coulisse, en treillage artistiquement ouvragé, une antichambre au sol en terre battue, au fond de laquelle il a une marche en pierre, sur laquelle on dépose ses chaussures, les gueta et les zori, les gueta en paille fine, les zori en bois. De là, on entre dans le grand salon, une espèce de hall, au plancher comme toutes les autres pièces, recouvert de tatami, de fines nattes blanches, doublées d’une paille de riz très serrée, d’une épaisseur de sept centimètres, sur lequel le marcher est tout moelleux.