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OUTAMARO

saient à elles seules les premières imaginations de son pinceau, il introduit des masculins caricaturaux, des masculins comiques, des masculins grotesques[1], à l’effet de contrastes, de repoussoirs.

L’artiste n’a plus l’attention de séduire par cette gentillesse idéale, dont il revêtait la femme, il s’efforce, par la présence de ces « vilains hommes », de flatter le public d’alors, plus amoureux, dans l’image, de la drôlerie que de la beauté réelle, — du public d’alors, dont le goût est comparé par Hayashi, au goût de certains collectionneurs d’ivoires modernes de Yokohama qui, dit-il, « préfèrent la grimace à l’art. »

  1. Il y a chez Outamaro, pendant la belle époque de son talent, une telle résistance à mettre au milieu de ses femmes, un homme, un vilain homme, que dans la planche tryptique de son Grand Pont sur la Soumida, l’homme qui tient un parasol au-dessus de la tête d’une femme, est si habilement dissimulé, que si on ne met pas une grande attention à regarder l’image, on peut croire que ce parasol tient tout seul sur sa tête.