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L’ART JAPONAIS

Je ne connais pas, je l’avoue, dans aucun pays, d’impressions d’une harmonie aussi délicieusement mourante, et où les colorations semblent faites de ce qui reste de couleur dans le godet d’eau où on a lavé un pinceau : des colorations qui ne sont plus pour ainsi dire des couleurs, mais des nuages qui rappellent ces couleurs.

Et ces six femmes, aux si douces colorations, s’enlèvent d’un fond jaune, de dessus une natte pourpre.

Une belle série encore, est celle où Outamaro se fait l’interprète de la préface de l’Histoire des ronins, qui dit : « une nation où les actes de noblesse et de courage des hardis samourai, ne seraient pas publiés, serait comparable à une nuit sombre, dans l’obscurité de laquelle on ne verrait pas scintiller une étoile » et vulgarise, avec la tendance allégorique de son esprit à tout reproduire par la grâce de la femme, les Douze tableaux des quarante-sept ronins formés par les plus belles femmes. (Komei-Bijin Mitate Tchûshingura), série, où dans des groupements mouvementés et de gracieux étagements de femme, au milieu de claires étoffes, se détache avec une puissance presque dramatique, la robe noire d’une femme.