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OUTAMARO

de ces rochers sacrés, appelés Miôto-Iwa (rochers du couple) et regardés comme l’emblème d’un mari et d’une femme, et auxquels les jeunes mariées viennent adresser des prières pour le bonheur de leur mariage et la naissance d’enfants, une société de femmes sur la plage, s’amusent à ôter leurs chaussures et à marcher, pieds nus dans le flot, leurs longues robes relevées des deux mains.


Femmes en voyage.

Une originale composition représentant trois femmes en avant d’une moustiquaire, sous laquelle trois autres femmes, à demi visibles, à demi effacées derrière le treillis, font les préparatifs du coucher, en causant avec les femmes du premier plan.

On se rencontre là, avec une des tentatives habituelles en même temps qu’avec une des réussites du pinceau de l’artiste, d’opposer à des femmes en pleine lumière, des femmes dans une pénombre verte, des femmes à l’état de jolies ombres chinoises derrière un châssis de papier, et Outamaro a un goût si grand de ces oppositions, et de ces êtres ou de ces parties d’êtres, montrés dans le clair obscur de la déteinte des milieux que, dans l’impression en