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L’ART JAPONAIS

images, composées dans l’amusement des sociétés de thé, et formant des feuilles détachées de livres d’amis[1], — ces images, Outamaro, pris par ces grandes impressions en couleur, y donna très peu de son travail et de son temps.

Donc on connaît un assez petit nombre de sourimonos d’Outamaro. Je signalerai toutefois :

Un grand sourimono, où l’on voit l’antique couple légendaire de Tagasago, imploré, à l’occasion des grands souhaits, par l’homme et la femme du Japon, et représenté avec leurs attributs porte-bonheur : la vieille femme avec le balai, le vieil homme avec cette espèce de fourche — trident, — qui lui sert à rassembler les aiguilles des pins.

Un autre grand sourimono représentant l’unique image théâtrale connue, qu’ait dessinée Outamaro.

Dans les représentations, en petit format, de la vie privée, c’est une « Visite du Jour de l’An »,

  1. M. Bing fait observer dans une notule, que les sourimonos n’étaient pas exclusivement peints pour les membres des sociétés de thé, que très souvent, ils entouraient les poésies de lettrés avec lesquels les peintres vivaient en parfaite intimité, ils célébraient dans l’illustration d’un programme, le talent d’un auteur en renom, le talent de musicienne d’une guesha.