Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
L’ART JAPONAIS

niers jours de l’année, et qui se tient devant la grande porte du temple d’Assa-Kousa. Une foule marchant au milieu de montagnes de baquets, de tamis, d’ustensiles de ménage, et que surmonte çà et là, porté sur une tête, un cadeau de Jour de l’An, particulier au Japon : une langouste sur un lit de fougère, un tortil de paille pour chasser les diables des maisons, etc. Au plus pressé de la foule, où deux fillettes pour ne pas se perdre, se tiennent reliées par un morceau d’étoffe serré entre leurs mains, un garçonnet élève en l’air, au bout de ses bras, une petite pagode, une pagode-joujou à vendre.


L’averse.

Une pluie torrentielle, noyant, sabrant le paysage.

Une jeune fille se bouchant les oreilles au bruit du tonnerre lointain. Un enfant en pleurs tendant ses petits bras à sa mère, pour qu’elle le prenne sur elle. Partout des parapluies qui s’ouvrent avec précipitation. Et dans la planche du milieu un couple amoureux, courant abrité sous le même parapluie, la femme dans le joli élancement de l’Atalante du jardin des Tuileries ; le couple rejoint et suivi